GRTgaz, leader européen du transport de gaz naturel en Europe, ambitionne de faire des Hauts de France la première région européenne d’injection du biométhane dans le réseau de gaz.

En cohérence avec les objectifs fixés par la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte et la dynamique collective instaurée autour de Rev3 , la troisième révolution industrielle des Hauts de France, cette démarche vise à produire localement des énergies renouvelables en remplacement des énergies fossiles majoritairement importées. Le biogaz a les mêmes caractéristiques physiques et chimiques que le gaz naturel fossile extrait du sous-sol

Procédé biologique, la méthanisation permet de valoriser des matières organiques en produisant du biogaz. Elle  contribue ainsi  à la décarbonation et la réduction des énergies émettrices de gaz à effet de serre responsables du réchauffement et du changement climatique afin d’atteindre un objectif zéro carbone d’ici 2050.

Fonctionnement et principes de la méthanisation

La méthanisation est un procédé chimique et biologique, issu des matières organiques des déjections animales, de l’industrie agro-alimentaire, des déchets organiques urbains, comme les boues, des résidus de cultures et les végétaux verts, de résidus agricoles, d’effluents d’élevage …

Les déchets domestiques et agricoles subissent une opération de fermentation dans des cuves cylindriques, hermétiques, dépourvues d’oxygène, appelées « méthaniseurs » ou « digesteurs », , à des fins de productions d’énergie renouvelable et de fertilisant organique. Le gaz obtenu est appelé biométhane. Epuré, il prend le nom de biogaz ou « gaz vert ».

Un développement significatif de la part de biométhane dans les réseaux de gaz

Au 31 décembre 2020, la France compte 214 sites d’injection de biométhane dont 21 sont directement raccordés au réseau de GRTgaz. La région des Hauts de France répertorie actuellement 69 installations de productions de biogaz dont 22 méthaniseurs sur sites industriels et 18 sur sites agricoles. Sur les 25 sites injectant du biométhane dans le réseau de gaz, 5 se concentrent dans la région Nord, plaçant ainsi les Hauts de France dans les premières régions productrices d’énergie renouvelable pour une capacité totale de production de 666 Millions de kWh soit 1% des consommations régionales. Le parc national a dépassé le seuil de 1 TWh (térawattheure) de capacité annuelle d’injection pour atteindre 1,2 TWh.

Le développement de la méthanisation régionale s’inscrit dans une dynamique forte de GRT gaz d’élargir son offre énergétique, les trois quarts de l’entrée en France de gaz naturel passant par les Hauts-de-France. La méthanisation répond à un objectif fixé par l’état de 10 % de biogaz consommé en France à l’horizon 2030. Cependant, les prochains mois vont être cruciaux pour le futur de la méthanisation en France.

Le biogaz représente 3,4% de la production renouvelable des Hauts-de-France

Région la plus rurale de France, les Hauts de France soutiennent le développement d’unités de méthanisation agricole. Cette ambition rejoint un des enjeux majeurs de GRTgaz de fabriquer localement du gaz à base de déchets biologiques et agricoles avec 90% de potentiel de production de biométhane.

Le  pouvoir méthanogène des déchets correspond au  volume maximal de méthane dégagé par tonne de matière fraîche. Il dépend fortement de la teneur et de la composition de la matière organique car chaque substrat à ses propres caractéristiques. Par exemple, une tonne de fumier est égal à 60 m³ de biogaz, 35 l de fioul et 100 KWh électrique. Une  tonne de paille donnera un rendement différent égal à 220 m³ de biogaz, 120 litres de fioul et 350 KWh électrique.

La filière méthanisation contribue au maintien d’un tissu agricole dynamique et apparait de plus en plus comme une des réponses pour faire face au défi de la transition énergétique.

GRTgaz met en œuvre une stratégie de développement de son réseau en associant les acteurs des territoires

Ainsi, le Centre de valorisation des déchets organiques de SEQUEDIN (CVO), pionner de l’injection  de biométhane en France, fut le premier en 2007, à injecter dans le réseau de gaz naturel, du biométhane produit à partir de déchets organiques. Le site dispose aujourd’hui d’une capacité de traitement de 108 000 tonnes de déchets fermentescibles par an.

Pour soutenir le développement d’unités de méthanisation agricoles en Hauts de France ,  le label métropolitain Euraméthanisation en 2019 a été créé par la Métropole Européenne de Lille. Ce label propose un accompagnement technique, juridique et financier pour promouvoir des projets agricoles de qualité : «  Une étude menéepour identifier les potentiels du territoire en méthanisation agricole a confirmé l’existence d’importants gisements à valoriser. Les secteurs propices à de nouveaux projets se situent actuellement dans les territoires des Weppes, de la Pévèle et de la Lys » : (source Direction Energie, Développement durable et Transition énergétique de la MEL).

La mobilisation des opérateurs des réseaux gaziers a permis de définir des schémas de réseau. La validation de 17 zonages a été confirmée en Hauts-de-France par la Commission de régulation de l’énergie fin 2020. 5 zones supplémentaires dans la région sont en cours d’étude. 

D’ici 30 ans, 40% de la consommation de gaz pourrait ainsi provenir de la seule méthanisation agricole.