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La détection des gaz de guerre ARSINE (AsH3) et PHOSGENE (COCL2)

Utilisés comme agents toxiques et armes de combat (obus) pendant la première guerre mondiale, la détection des gaz Arsine ou trihydure d’arsenic et Phosgène restent toujours d’actualités sur les vestiges des champs de bataille européens.

L’Arsine est un gaz incolore, inflammable et explosif, qui prend par oxydation au contact de l’air une légère odeur alliacée détectable à partir de 0,5 ppm. Il est généré chaque fois que de l’hydrogène naissant est libéré dans un matériau contenant de l’arsenic. L’arsine se retrouve dans les industries métallurgiques, dans certains process industriels, les raffineries de métaux non ferreux et dans la fabrication d’acier au silicium. La voie d’exposition la plus importante à l’arsine est l’inhalation. Il nécessite donc des moyens de protection adaptés (détecteur AsH3 et masque gaz arsine) pour se prémunir de ses effets.

Le Phosgène, ou oxychlorure de carbone est produit par la réaction de deux gaz: le dichlore (Cl2) et le monoxyde de carbone (CO). Gaz hautement toxique à température ambiante, incolore, très volatile, il fait partie des agents suffocants responsables de la majorité des décès attribués aux gaz toxiques pendant la Première Guerre.

Gaz extrêmement insidieux, ses effets apparaissent après un temps de latence, la dose létale du phosgène est de 3,2 mg. Le Phosgène est couramment utilisé dans l’industrie chimique en raison de ses autres propriétés. Il est employé dans la production de polymères, dont les polyuréthanes et les polycarbonates, pour un usage dans les industries pharmaceutiques, comme détergents et pesticides.

 

Détection Gaz AsH3 -Arsine ET COCL2 –Phosgène

  • La détection du gaz Arsine peut se réaliser par tubes colorimétriques afin de connaitre le degré d’exposition au gaz. Plusieurs équipements de mesure sont recommandés en fonction du type d’exposition :
  • Un détecteur Ash3 pour mesurer la teneur en gaz explosif (% de la limite inférieure d’explosivité), notamment en zone ATEX. Le trihydrure d’arsenic est un gaz extrêmement inflammable qui peut former des mélanges explosifs avec l’air dans les limites d’environ 5 à 70 % en volume. En cas d’incendie, les agents d’extinction préconisés sont le dioxyde de carbone et les poudres chimiques. L’eau est à utiliser sous forme de brouillard pour refroidir les récipients exposés ou ayant été exposés au feu.
  • Un détecteur gaz AsH3 pour mesurer la toxicité de l’arsine et sa concentration en ppm.
  • La détection du gaz Phosgène nécessite le recours à un détecteur de gaz fixe COCL2 pour un contrôle de la teneur en gaz Phosgène dans l’environnement de travail. Cet appareil assure une surveillance optimale et déclenche une alarme indiquant l’arrêt immédiat de l’installation lors de modifications légères de la concentration de gaz. Des vapeurs toxiques ou corrosives peuvent se propager à partir de la fuite.
  • Le détecteur de gaz fixe COCL2 peut être couplé à un détecteur gaz COCL2 portable pour assurer la sécurité des individus lors des interventions.
  • Une balise de surveillance de zone est également recommandée pour sécuriser un même périmètre dans une zone de travail.
  • L’adjonction d’analyse par tubes colorimétriques spécifiques est également indiquée pour une évaluation rapide du niveau d’exposition et donner une indication précise des concentrations en phosgène (COCl2).

 

Toxicité sur l’homme du gaz Arsine (Ash3) et du gaz Phosgène (COCL2)

Le trihydrure d’arsenic est absorbé principalement par inhalation et pénètre par diffusion passive au niveau des poumons. L’exposition à de fortes concentrations est rapidement mortelle par ses complications rénale, hépatique, neurologique ou pulmonaire. Plusieurs cas d’intoxications aiguës accidentelles (certains mortels) par le trihydrure d’arsenic, secondaires à une inhalation ou une contamination cutanée ont été rapportés.

En cas d’inhalation, les effets du gaz Phosgène peuvent provoquer crachements de sang, brûlures dans le nez et la gorge, douleurs dans la poitrine, dyspnée, lésions pulmonaires, œdème pulmonaire et la mort. En contact avec la peau, il peut causer des brûlures. En cas d’ingestion, il provoque des gerçures aux lèvres et à la bouche. En contact avec les yeux, les vapeurs sont très irritantes et ses effets se manifestent par des clignotements excessifs des yeux, des larmoiements, des irritations et des brûlures locales graves. L’exposition à de fortes concentrations est rapidement mortelle.

Protection respiratoire et prévention gaz Arsine (Ash3) – gaz Phosgène (COCL2)

Pour le gaz Arsine, il est préconisé un masque gaz mono cartouche équipé d’un filtre de protection respiratoire, un dispositif ARI (appareil respiratoire isolant) ou système à adduction d’airs comprimé lorsque la concentration est dix fois plus élevée que le seuil de concentration autorisée. Lorsque la concentration est 50 fois plus élevée que le seuil de concentration admis, il est recommandé d’utiliser un appareil respiratoire muni d’un masque facial complet ou un appareil respiratoire autonome. Au-delà de 60 fois la valeur limite d’exposition professionnelle, un appareil respiratoire à débit constant isolant à circuit ouvert est requis.

Un système de ventilation antidéflagrant (qui peut fonctionner dans une atmosphère inflammable sans provoquer d’explosion) et un débit d’air adéquat en ventilation locale sont nécessaires pour maintenir la concentration du produit sous le seuil de concentration acceptable.

 

Pour le gaz Phosphène, le port d’appareils respiratoires filtrants ou isolants ou appareil à ventilation assistée est recommandé, notamment lors d’interventions dans des espaces confinés où le système d’aération et de ventilation peut s’avérer insuffisant. Le port de masque gaz complet muni d’un filtre de protection respiratoire (B-P3) assure une protection des voies respiratoires. Un système de ventilation résistant à la corrosion est indiqué dans la prévention des risques liés au Phosgène.

En raison de la très grande toxicité et de la très grande inflammabilité du trihydrure d’arsenic et du gaz Phosgène, des mesures très sévères de prévention et de protection s’imposent lors de son stockage, de sa manipulation. Il est préconisé de tenir à disposition du personnel des appareils respiratoires autonomes pour intervention d’urgence à proximité des locaux et de familiariser le personnel avec l’usage et le port de ces appareils.

Le port de gant en néoprène, de lunettes de sécurité bouteilles et des vêtements de protection adaptés sont particulièrement indiqués pour ces deux gaz.

 

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